MAL-ETRE AU TRAVAIL : DES RECITS POUR VOUS AIDER A ALLER MIEUX

Chaque jour, nos clients viennent à nous avec leurs récits, leurs défis, leurs doutes. Ces histoires, nous les écoutons et parfois, nous les transformons, nous en créons de nouvelles que nous leur racontons, à notre tour. Parce que revisiter son histoire, c’est déjà commencer à aller mieux. « Lâche les Crocos Margo ! », c'est l'histoire de nombreux salariés qui, comme Margo, se trouvent bloqués dans un espace qui leur vole chaque jour sept heures de leur vie.

Lâche les Crocos Margo !

Margo avait toujours rêvé d’explorer l’Australie, cette terre sauvage où chaque coin semblait recéler des mystères et des rencontres inattendues. Elle voyageait avec son fils, un jeune homme de vingt ans curieux et d’une joviale sérénité surtout face aux imprévus. Ensemble, ils avaient déjà parcouru de grands espaces : des plages, des forêts d’eucalyptus et des déserts teintés de rouge. Leur aventure était un vrai périple, fait d’émerveillements, de surprises, de rigolades, de soirées à discuter, de moments sous tensions parfois mais qui se terminaient toujours par une tendre accolade.

 Un jour qu’ils traversaient le nord du pays, leur chemin les mena à un large fleuve. La rivière semblait paisible, d’un bleu profond mais elle cachait une menace silencieuse : les crocodiles, les dangereux « crocos » ! Le guide local leur avait expliqué que ces créatures pouvaient surgir d’un coup, imprévisibles et voraces, rappelant à chacun qu’ici, c’était la nature qui imposait ses règles.

 Pour traverser le fleuve, il y avait un pont plus loin, à 20 kilomètres. Margo, épuisée par la route, n’était pas ravie à l’idée de devoir rallonger leur trajet. Voir ces crocodiles sous la surface, immobiles et menaçants, l’irritait profondément. Elle se sentait presque trahie par cette nature qu’elle était venue admirer. Pourquoi fallait-il que des obstacles aussi absurdes se dressent sur leur route ? Elle aurait voulu traverser tout de suite, sans détour, sans ces créatures en travers de son chemin.

 Son fils, lui, la regardait, calme. Voyant la colère de sa mère, il lui dit : « Maman, si on part maintenant et qu’on marche ces 20 kilomètres, on sera de l’autre côté avant la fin de l’après-midi. Le littoral maman, la barrière de corail ! »

 Mais Margo, toujours en colère, secoua la tête. « C’est injuste ! Pourquoi ces fichus crocos sont-ils là ? Ils gâchent tout ! Et puis pourquoi faut-il marcher 20 kilomètres alors qu’il suffirait de passer ici ? » Elle était furieuse.

 Son fils ne perdit pas son temps à discuter ; il connaissait la ténacité de sa mère. Il prit son sac et poursuivit le trail. « Je t’attends de l’autre côté, maman », dit-il doucement, un sourire tranquille aux lèvres. Il savait que sa mère trouverait le chemin mais que cela prendrait sans doute un peu de temps. Il n’était pas question, pour lui, de perdre une précieuse journée à attendre les yeux rivés sur des crocos rois en leur place !

 Margo le regarda s’éloigner, son dos se fondant peu à peu dans la nature luxuriante. Elle resta là, plantée au bord de l’eau, observant les crocodiles en silence. Plus elle les fixait, plus sa colère grandissait. Elle leur en voulait tellement. C’était comme si leur simple présence était une insulte personnelle, un manque de respect.

 Les minutes passèrent. Puis les heures. Les crocodiles continuaient de flotter paresseusement, indifférents à sa colère. La lumière du jour commençait à changer, teintant le ciel de reflets dorées. C’est alors qu’elle eut un déclic.  Elle venait de passer des heures à s’énerver contre quelque chose qu’elle ne pouvait absolument pas changer. Sa colère n’avait rien fait disparaître et même pas fait bouger les crocodiles d’un centimètre. Le pont était toujours à 20 kilomètres et la journée, elle, était déjà bien avancée. Pendant tout ce temps, son fils devait déjà être de l’autre côté, probablement en train de découvrir les merveilles qu’ils étaient venus voir ensemble. Elle se sentit un peu ridicule. Tous ces moments de frustration, de rage inutile … Elle venait de perdre du temps qu’elle aurait pu consacrer à ce qui l’attendait là-bas. Sa colère ne faisait que la retenir en arrière, l’enfermer tel Edmond Dantès, emprisonné dans sa sombre forteresse du château d’IF, consumé par l’injustice avant de trouver la voie de la liberté. Elle prit une grande respiration, posa son regard sur l’autre rive et, enfin apaisée, accepta ce qu’elle ne pouvait changer. Elle sourit en pensant à son fils qu’elle aime tant et à la sagesse simple et juste de ses vingt ans. Elle comprit qu’accepter l’incontrôlable était la clé pour avancer. Alors elle se mit en marche en suivant le sentier vers le pont, prête à découvrir ce que l’autre côté du fleuve lui réservait.

 Tandis qu’elle marchait, elle sentit son esprit s’alléger, comme si chaque pas l’éloignait de sa quête stérile. Elle se rendit compte que la beauté du voyage résidait aussi dans ces détours imprévus, dans ces défis qui obligent à se recentrer sur l’essentiel, à lâcher prise.

 Lorsqu’elle retrouva son fils, le soleil commençait à se coucher. Il l’attendait sur un massif rocheux, entouré de paysages magnifiques qui s’étendaient à perte de vue. En voyant le sourire de son fils, elle comprit qu’elle venait de vivre une des plus belles leçons de ce voyage : il ne sert à rien de s’acharner contre les obstacles qu’on ne peut déplacer. Le plus important est d’apprendre à les contourner pour continuer d’avancer car derrière chaque détour se cache peut-être la plus belle des découvertes.

 Margo sourit, reconnaissante de vivre ce voyage. Ensemble, ils continuèrent leur route, prêts à accueillir chaque instant, chaque rencontre, chaque surprise, comme une part précieuse de leur aventure.

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 « Lâche les Crocos Margo ! » c’est l’histoire de Margo*, employée dans une entreprise où tout va de travers.

Depuis des mois, elle constate des erreurs, des dysfonctionnements, des décisions absurdes. Elle a alerté mais rien n’a changé. Elle fulmine en silence, nourrissant sa colère contre cette organisation brinquebalante. À force de ressasser, sa frustration s’intensifie un peu plus chaque jour comme un mal sourd et silencieux …

 Pourtant, Margo reste là à attendre, empêtrée dans sa colère, amère … Mais attendre quoi, exactement ? Que la direction se rende compte de ses erreurs par miracle ? Que ses collègues se transforment soudainement en experts visionnaires ? Qu’une main invisible réorganise les processus pour que tout fonctionne parfaitement ?

Jour après jour, Margo s’épuise dans le ressentiment s’en rendant presque malade. Au lieu de chercher une solution ailleurs, de changer de poste, de se protéger, de réfléchir à un environnement plus serein, elle est piégée dans une spirale négative, dépensant toute son énergie à lutter contre une organisation, des comportements au travail inadaptés, des demandes absurdes, un langage de bois ou des directives contradictoires …  Sa santé s’en ressent, le stress devient chronique et elle se rapproche dangereusement de l’épuisement.

Cette situation est celle de nombreux salariés qui, comme Margo, se trouvent bloqués dans un espace qui leur prend chaque jour au minimum sept heures de leur vie. Sept longues heures à constater du chaos qu’ils s’agissent d’injonctions paradoxales, de désorganisation, de harcèlement, etc. Sept longues heures à perdre leur vie à vouloir la gagner.  

 Accepter que l’on ne puisse pas changer les choses plutôt que s’acharner ? Prendre conscience qu’entre ténacité et acharnement, il y a un nid de crocos ? Focaliser sur ce que l’on pourrait changer, se faire aider et passer à l’action ? Simple en théorie et pourtant si difficile en pratique.

* Prénom fictif

Vous vous sentez concerné par l’histoire de Margo ? Vous vous reconnaissez dans cette situation ? Besoin d’aide ? Contactez-nous

Notre mission : vous aider à retrouver l’énergie et la confiance nécessaires au rebond, vous conseiller et vous accompagner vers des solutions concrètes

KLEIN PARTNERS

Cécile Bueno-Klein, Consultante Psychologue du travail & Jean-Luc Braunschweig-Klein, Avocat Droit du travail – Droit pénal

https://klein-avocat-avignon.fr/

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"Trouver la force d’accepter ce qui ne peut être changé, le courage de changer ce qui peut être changé, la sagesse de distinguer l'un de l'autre"  Pensée stoïcienne Manuel d’Epictète

 

Source(s) :
Auteur(s) : Cécile Bueno-Klein, Consultante Psychologue Axis And Search Consulting Alès Uzès Avignon